La prostitution devient de plus en plus une profession pour nos sœurs. Cette activité n’est plus une affaire des étrangères comme c’était le cas dans les années 1980 et 1990 où les étrangères étaient plus actives dans le plus vieux métier du monde. Mais, depuis un certain temps, ce sont nos sœurs qui occupent le devant de la scène et c’est de façon inquiétante que les jeunes filles locales s’intéressent de plus en plus au commerce du sexe.
rn
rnLa prostitution est une activité reconnue et tolérée au Mali. Depuis des lustres, elle est pratiquée chez nous , mais rarement par des filles de chez nous, du moins à ciel ouvert, comme il en est le cas aujourd’hui.
rn
rnPour ce rendre à évidence, il suffit de sillonner Bamako à certaines heures de la nuit. Notamment le long de l’avenue de l’OUA, la rue princesse, la colline de Badaladougou, la devanture des bars chinoises et autres.
rn
rnHier, à Bamako, pour se payer les services d’une prostituée, il fallait forcément faire avec certaines réalités. d’abord, se dire que la prostituée vient d’un pays étranger, particulièrement du Nigéria, Libéria, Serra Leone, Togo. Dans une moindre mesure du Sénégal et de la Côte d’ivoire. Mais le plus gros contingent était sans conteste le Ghana, à telle enseigne que toutes les prostituées ou presque étaient systématiquement qualifiées de ghanéennes.
rn
rnEnsuite, le client devait avoir à l’idée que le «travail» sera fait sur place, dans une maison clause, quelque part sous un hangar. Enfin, le client ne se faisait pas des soucis d’argent parce qu’une prostituée, ne dépassait guère 1000 f, sinon 500 f CFA pour les moins en vue.
rn
rnAujourd’hui, rien de tout cela n’est pas d’actualité. La prostitution a changé de camp, car malheureusement, ce sont nos sœurs qui occupent le devant de la sciène. Contrairement au passé où le marché était monopolisé par les étrangères, aujourd’hui, il est plus que libéralisé. Un libéralisme si fort que les filles locales, c’est– dire nos propres sœurs, y ont vu une occasion idoine pour se faire une place au soleil. Alors, c’est la concurrence totale entre les deux groupes.
rn
rnCette concurrence a d’ailleurs tourné à l’avantage des locales, parce qu’elles sont les plus nombreuses et les mieux positionnées sur le marché avec l’avantage de la langue avec la maîtrise de nouvelles techniques dont l’auto stop. Cela aussi fait partie des nouvelles techniques de commerce du sexe, parce qu’il est question de séduire le compagnon de circonstance sur la moto ou dans une voiture. C’est d’ailleurs le label de bon nombre de nos sœurs, parce que là, il faut forcement avoir la maîtrise de la langue du pays.
rn
rnCette nouvelle tendance existerait depuis longtemps, mais a pris de l’ampleur avec la vague des motos Djakarta, les voitures d’occasions, accentuée par la grande pauvreté. Mais, comment expliquer cet intérêt de nos cœurs pour cette activité à la fois lucrative et périlleuse ?
rnSelon certaines filles, elles font ce métier pour satisfaire les besoins matériels et financiers. d’ailleurs, A.C, une prostituée au bar sis à Faladié Séma, estime que l’argent «de la nuit» est un apport important pour elle. Avant ajouter qu’elle n’a pas le choix. « Pas de travail, pas de soutien, rejet de la famille pour des raisons sociales, finalement c’est la rue qui nous accueille et on s’y habitue » a-t-elle expliqué.
rn
rnCertaines filles nous révèlent qu’elles peuvent encaisser 10.000 à 20.000, voire 30 000 francs CFA la nuit, selon les clients et les circonstances. Certes, cette activité leur permet de survivre, mais elle ne fait que piétiner nos mœurs tout en propageant des maladies. Dans ce contexte, la prostitution est un phénomène si inquiétant.
rnBruno LOMA
rn
“